samedi 4 décembre 2010

Le petit Mercredi apolitique de gaets n°9 : Church on Time


Quelques petites idées rapides pour rappeler au monde que l’église n’est pas qu’un ramassis d’idiots superstitieux, anthropocentriques et effrayés par leur propre fin.

-      Le débat avec la science : facile de prendre des erreurs vieilles de 500 ans et de les réappliquer aujourd’hui. Oui l’église du 16ème siècle s’est opposée à Copernic et Galilée. Super intéressant de mentionner l’obscurantisme de l’époque dans les débats actuels, autant mentionner à Robert Hue que son parti politique a tué quelques millions de personnes dans les goulags soviétiques. En plus, depuis le concile Vatican II, des dizaines de commissions ont été créées au Saint Siège pour étudier les différentes avancées scientifiques et leur rapport à la bible. Par exemple, la possibilité d’une vie extraterrestre a été envisagée par le pape : oui, oui. Là où 75% de la population mondiale se trouve en désaccord avec les scientifiques, l’église a choisit le côté des progressistes.
Encore plus fort, la présence d’un certain nombre d’ordre religieux très attachés à la pensée scientifique, en particulier l’ordre jésuite. Pour ne citer qu’un nom, prenez Pierre Teilhard de Chardin, chercheur, théologien, paléontologue et philosophe (et aussi jésuite, personne n’est parfait). Il avait prévu l’avènement de l’ère internet dès le début du XXème, et la fameuse convergence technologique que tout le monde attend (certains devraient reconnaître ce genre de termes provenant de bouquins de Dan Simmons, de Frank Herbert, ou de tout roman d’anticipation parlant de science).
Il a aussi théorisé ce qu’on appelle la complexification "verticale" accélérée de l’univers (voir le schéma) ou, en termes plus simples, comment le monde tend à grimper d’un échelon à l’autre de plus en plus vite (un petit lien)
-      Le décalage entre les mœurs actuelles et les valeurs défendues par l’église. Evidemment, difficile de défendre l’abstinence avant le mariage dans le monde actuel. Plus difficile que de prôner que le meurtre de son voisin est un péché dans le monde romain du premier siècle ? Pas sûr. Pourtant, personne ne pourrait en vouloir aujourd’hui à l’église pour ce combat. Le reproche que l’on adresse au clergé ces derniers temps sur l’Afrique et le SIDA relève (presque) de la même problématique : la différence entre l’absolu et le relatif. L’église ne prêche pas de compromis, elle prêche un absolu idéal. Et dans cet absolu, on est monogame, abstinent avant le mariage et on n’utilise pas de moyen de contraception qui s’oppose à la vie. C’est dans ces conditions que l’église s’oppose à l’utilisation du préservatif. Quel genre de religion placerait des absolus pour ensuite dire à ses fidèles de les transgresser ?
Au passage, le récent "revirement" du pape dans ce domaine n’en est pas un. Il a juste dit que dans l’optique d’arriver à une relation de couple parfaite susmentionnée, il était parfois nécessaire d’avoir recours au préservatif, que ce n’était pas l’idéal mais que ça pouvait être responsable.
-      L’ingérence dans les affaires nationales. Ah oui, donner son avis sur des problèmes d’autres pays ou institutions (dans l’affaire des roms en France par exemple), c’est vraiment quelque chose de très mal. Euh, attendez… Ce n’est pas ce qu’à fait le comité des Nobel en donnant le prix au chinois Liu Xiaobo ? Ou ce qu’a fait le comité de Cannes en donnant un prix à Michael Moore ? Est-ce qu’une organisation dont la vocation est d’ordre  morale peut éviter de parler de ce qui se passe dans le monde ?
-      Le lien entre l’église et la droite. Après quelques recherches, j’ai trouvé un embryon d’explication sur le pourquoi du comment. En général, on aurait plutôt tendance à  associer les croyants avec des valeurs de partage plus proche de la gauche, mais les chrétiens en général sont très réceptifs à une société paisible d’un point de vu social. Vision qui ne colle pas trop avec la lutte des classes prônée par la gauche ces dernières années. Cependant, le gouvernement actuel (et son président en particulier) semble prendre un malin plaisir à exposer la trilogie des péchés : sexe, pouvoir et argent. Sexe pour un remariage trois mois après un divorce, pouvoir pour les liens avec les industries et les médias, et argent pour le côté bling-bling et l’augmentation de 300% de son propre salaire. Pas étonnant de ressentir un léger désaveu…

 Au passage, l’église est sans doute la seule institution qui soit aujourd’hui en mesure de prendre autant de critiques dans la face sans tomber dans l’extrémisme ou le populisme. Il doit y avoir un fond de valeurs intéressantes qui la font tenir debout.

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